Dans Le Progrès du 26 mai 2006.
Kilowatts au rendez-vous
Premier grand rendez-vous des Nuits sonores, cette Nuit 1 investissait
le
fantastique cadre des Docks du Port Rambaud. Trois scènes
grondant
simultanément sans se marcher dessus, c'est possible et l'on
soulignera
l'excellent travail des techniciens mis à torride épreuve.
Côté musique, on attendait beaucoup de la scène 3
et d'un plateau, sommes
toutes assez « arty » (pour connaisseurs), mais rudement
alléchant ; on
espérait beaucoup des « cultissimes », Faust,
Charles Hayward ou Jad Fair,
dont la présence sonnait comme un événement.
Hélas. Moins faustiens que la
légende le racontait moins mystiques que simplement
allumés, les papys
encore bien résistants laissaient, malgré des prestations
honorables, un
goût de déception dans le palais.
La (bonne) surprise était déjà derrière
nous et la flamme,
l'énergie
nébulaire présente chez ce jeune outsider maison,
Duracell, à qui l'on avait
confié l'ouverture des hostilités ne
réapparaîtrait plus de la soirée. Sous
ce pseudonyme survolté se cache un Lyonnais et un « one
batteur show »
épileptique. Un concept simple mais efficace permet à
Andrew Dymond de
déclencher à chaque frappe de batterie un
échantillon électronique puisé
dans le best-of des musiques de jeux vidéos vintage (Amiga,
Atari). Le
résultat ressemble à un rock surpuissant revu et
remixé par Super Mario
Bros, la sueur en prime : une performance mieux, un exploit !
G.M.